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31/10/2022

Bouderie

La bouderie


Les personnes qui refusent de communiquer sont nombreuses et ont plusieurs raisons de le faire.


Il nous arrive à tous de bouder de temps en temps : les amoureux se boudent l'un l'autre pour mieux se réconcilier ensuite, certaines personnes boudent dans le but de punir ou de dominer, d'autres encore pour obtenir des faveurs.

​On peut aussi bouder parce qu'on est triste, déçu, fâché.

Selon plusieurs auteurs, la bouderie est une habitude qui prend vraisemblablement racine dans l’enfance, lorsque les parents ne tolèrent ni pleurs ni colères, et que les émotions du bambin ne sont pas reconnues. À l’âge adulte, le boudeur continue parfois de faire payer à l’autre son incapacité à exprimer ses véritables sentiments : tristesse, colère ou déception. La bouderie est donc une façon d'exprimer son mécontentement ou sa désapprobation, surtout de manière non-verbale en affichant une mimique renfrognée, un air maussade et un refuge obstiné dans le silence.

Pourtant, utilisé à bon escient, le silence est un art, une vertu et une discipline à cultiver. Nous gagnons tous à explorer ces plages de silence qui s'étirent à l'infini. Plus que les mots, le silence peut devenir un ciment qui nous relie. Cependant, la valeur du silence est ambivalente et il peut aussi nous diviser. C'est le cas des silences hostiles, chargés de doléances inexprimées, mais que notre interlocuteur ressent.

Comment agir avec la personne qui réagit mal à notre expression ? Que faire si l'autre nous en veut, nous ignore, nous fuit, nous blâme, nous ridiculise ou nous méprise ? Que faire si l'autre est trop susceptible, comprend mal, boude, se plaint à d'autres ?
D’abord, il faut savoir qu’il y a deux types de boudeurs[1] : celui qui se réfugie dans le silence et qui s'en sert comme d'un bouclier (le défensif) et celui qui l'utilise pour attaquer (l’offensif).

Le boudeur défensif est très sensible, susceptible, vulnérable, se vexe facilement, mais tente de le cacher. Il emploie le silence comme un bouclier pour se protéger contre les blessures d'amour-propre, les difficultés de communication et de nombreuses peurs. Il a développé des mécanismes de défense extrêmement puissants pour lutter contre ses peurs : peur du ridicule, d’être jugé, de déplaire, d'être rejeté, de blesser, d’entrer en conflit… peur de la vie. Quand il boude, il a souvent un regard triste et fixe à la fois inquiétant et désarmant. Attention, le boudeur défensif peut passer à l'offensive selon la situation, le temps, l'interlocuteur.

Le boudeur offensif se sert de la bouderie comme d'une arme pour contrôler, punir ou détruire l'autre. C’est un manipulateur qui cherche à contrôler son entourage. Il se sert de son silence pour mettre l’autre mal à l’aise et le dominer. Dans ce cas, il s'agit de violence psychologique. Le boudeur offensif fait comme s’il n’y avait jamais eu de relation. Soupirs excédés, haussements d’épaules, mépris… Il nous pousse à douter de nos propres perceptions, jusqu’à nous faire perdre complètement l’estime de nous-même et nous soumettre.

Le danger de la bouderie
La bouderie est une arme à double tranchant qui blesse autant le boudeur que la personne boudée. Faire la tête régulièrement est un jeu risqué. À bouder pour punir l’autre ou obtenir des preuves d’amour peut provoquer son rejet.

Quelles attitudes adopter pour changer cette habitude ou ce comportement ?

Pour le boudeur
La communication non-violente[2] peut aider : en observant la situation, sans jugement, en exprimant nos sentiments et besoins non-comblés, en formulant une demande claire, précise et négociable. En fait, il faut clarifier nos attentes face à nos proches et affirmer nos besoins. Pas si simple ! Voici une suggestion :
Pour nous permettre de voir clair dans ce qui nous contrarie, nous devons évacuer le trop-plein d’émotions ou diminuer la pression : nous défouler à l’abri des regards : marcher, courir, hurler, taper du poing dans un coussin… pour évacuer l’agressivité ou pleurer un bon coup pour évacuer la tristesse. Et bien sûr, parler à l’autre, qu’il faut considérer comme un allié. Un message écrit peut être bien utile pour empêcher la situation de se détériorer si nous avons de la difficulté à dire et exprimer les mots qu’il faut.

Une fois le calme retrouvé, nous devons parler. À titre d’exemple : « J’ai cette habitude et je sais que ça ne mène à rien. Quand je boude, prends-moi dans tes bras. » ou dire que vous avez besoin de prendre du recul avant d’expliquer ce qui vous agite. L’autre ne subit plus votre humeur et vous avez une porte de sortie.

Pour la personne boudée
Si la personne boude, ne pas rentrer dans son jeu qui cherche à vous culpabiliser ou à vous faire sortir de vos gonds. Dites-lui que vous avez vu qu’elle boudait. Invitez-la à s’exprimer par des questions ouvertes, mais ne revenez pas sur le motif présumé de la bouderie. Cela ne ferait que l’inciter à continuer. Montrez que vous attendez une réponse, mais sans impatience ni agressivité. Vous pouvez aussi faire preuve d’humour, mais attention à ne pas ridiculiser le boudeur. Celui-ci doit sentir que vous voulez le faire rire et non pas rire de lui.

Avoir l’impression que l’autre n’entend plus ! [3] . Comme il faut être au moins deux pour communiquer, pour échanger, où chacun donne et reçoit et si l’autre ne peut ou ne veut plus donner ou recevoir, rien ne sert d’insister. C’est son droit de se retirer. Il faut s’arrêter en essayant de confirmer notre impression par des phrases, du genre : J’ai l’impression que tu n’entends plus. Est-ce exact ? Ai-je dit quelque chose qui te dérange ? Qui te touche ? C’est O.K. pour moi d’arrêter ici. J’aurais bien voulu continuer cette discussion, mais je respecte ton désir d’en rester là... Trouvez ce qui vous convient et qui vient du fond du cœur !

Et il faut aussi se poser la question : pourquoi la personne n’entend plus ? [4] Peut-être est-elle touchée au point de se remettre en question ? Peut-être est-elle trop blessée ? Peut-être a-t-elle l’impression de ne pas être entendue ? Peut-être a-t-on touché un point très sensible ? Peut-être se sent-elle attaquée ? Le sujet ne l’intéresse tout simplement pas ? Peut-être est-ce un manque d’intérêt pour la personne qui lui parle ? Peut-être est-elle fatiguée ? Le silence qui suit peut dès lors devenir complicité… et communication.

Quoi faire avec les enfants boudeurs ?
(Ces trucs peuvent servir aussi pour les adultes boudeurs et boudés.)

Un enfant qui boude prend une attitude renfrognée (en faisant la moue, en faisant la tête), par exemple pour signifier son mécontentement ou son refus de faire ce qu’on lui demande. La bouderie de l’enfant est un moyen non verbal d’exprimer son mécontentement. C’est une façon pour l’enfant de dire qu’il ne veut pas faire ce qu’on lui demande ou bien qu’il est mécontent parce qu’on lui refuse quelque chose.
Bien souvent, devant l’enfant qui boude, l’adulte insiste et l’enfant résiste de plus belle, s’étant aperçu qu’il finit par obtenir ce qu’il veut en tenant tête à l’adulte et en le boudant. En accordant de l’attention à l’enfant qui boude, l’adulte ne fait que renforcer ce comportement.

Évitez les situations d’affrontement avec l’enfant. En parlant aux enfants avec tact, on évite de provoquer leur résistance, leur entêtement et leur bouderie.
Évitez les situations pouvant provoquer la bouderie.
• Observez ce qui amène l’enfant à bouder. Évitez les situations pouvant amener ce genre de comportement, source pour l’enfant de sentiments négatifs. S’il en fait à sa tête, il n’en reste pas moins conscient du mécontentement qu’il provoque chez l’adulte.
• Évitez de donner des ordres à l’enfant. Formulez vos demandes avec respect et courtoisie.
• Donnez à l’enfant la possibilité de choisir. Les risques d’affrontement sont beaucoup moins grands si vous lui dites par exemple : « Veux-tu placer les serviettes sur la table ou préfères-tu servir le jus ? » plutôt que « Mets les serviettes sur la table. »
• Si possible, donnez à l’enfant la possibilité de dire non à une proposition. S’il répond par la négative, ayez une alternative à proposer. Dites par exemple : « Bon, préfères-tu faire de la peinture ou construire quelque chose avec les blocs ? ».
• Si l’enfant veut faire une chose que vous ne permettez pas, il faut l’en empêcher, tout en faisant preuve de compréhension. Expliquez-lui les raisons pour lesquelles il ne doit pas faire cette chose. Si possible, proposez-lui autre chose.

Renforcez l’obéissance, la flexibilité, l'habitude... le positif, les forces
• Complimentez l’enfant chaque fois qu’il fait ce que vous lui demandez. Dites par exemple : « Merci ! J’aime bien quand tu m’aides à ranger lorsque je te le demande. » L’enfant se sentira fier et saura en même temps qu’il vous a fait plaisir.
• Si l’enfant vous obéit lorsque vous lui demandez de ne pas faire quelque chose, félicitez-le et aidez-le à trouver une autre activité.

Ignorez les bouderies
Chaque fois que vous demandez quelque chose à l’enfant et qu’il réagit par une bouderie, essayez ce qui suit :
1.  Cessez immédiatement de lui parler.
2. Laissez passer quelques secondes, puis regardez-le.
3. Dites-lui : « Je ne te parlerai pas tant que tu bouderas. »
4. S’il boude encore au bout de quelques secondes, éloignez-vous de lui.
5. Par contre, s’il change d’attitude, félicitez-le et continuez à lui parler.
6. Si l’enfant refuse de faire une chose que vous lui avez demandée, n’insistez pas, car vous ne réussirez qu’à renforcer son comportement. Éloignez-vous tout simplement de lui.

Au bout d’un certain temps, l’enfant finira par comprendre qu’il peut réagir à vos demandes par d’autres moyens que la bouderie.
Si votre enfant boude, ne coupez pas la communication. Manifestez-lui de la compassion et votre disponibilité quand il sera prêt à parler à nouveau au moment où il le décidera. Les enfants boudeurs sont des enfants très sensibles ayant une estime chancelante. Ils souffrent de la situation dans laquelle ils s’enferment, bien malgré eux.

En conclusion

Même si le silence est un comportement généralement associé à l'enfance, les grands enfants boudent aussi. Et oui, nous avons tendance à sous-estimer les malaises causés par le silence car ils ne font pas de bruit… Le silence peut instaurer un climat d'incompréhension et de malentendus, voire le rejet.

Le boudeur et le boudé doivent insérer dans leur dialogue des silences et des mots qui sont compris de part et d’autre. De plus, les deux ont à se questionner et à se remettre en question.

Comme le dit Jacques Salomé « Communiquer suppose aussi des silences, non pour se taire, mais pour laisser un espace à la rencontre des mots. »

Goûtez ces moments de silence que vous vous offrez en cadeau !

Besoin d'accompagnement, de soutien, d'être guidé pour l'atteinte de ton objectif, ton défi, ton souci... selon ton besoin du moment.

Sylvie Savard (SySa), pédagogue
Hypnothérapeute - 
Maitre-praticienne PNL (approche Bonhâme) - Technicienne en Hypnose Humaniste. 

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Contact - 819-347-7664 (Message ou Texto) -  sybille6936@gmail.com
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Reçu : En naturopathie, reçu électronique
Membre de l'Association Ritma

Bibliographie
[1] Marie-France Cyr, Ph.D. Docteure en communication, professeure de psychologie à l’université du Québec, à Montréal et auteure de « Arrête de bouder ! Ces gens qui refusent de communiquer »
[2] Marshall Rosenberg, docteur en psychologie
[3] Yves-Alexandre Thalmann, formateur en communication, psychologue
[4] Jean Garneau, psychologue

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