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25/10/2022

Cerveau (3) Impulsions Ondes électriques



Cerveau (3) Impulsions Ondes électriques

Comprendre le cerveau pour pouvoir modifier certaines pensées, certains comportements… ça se peut ?

Avoir un cerveau qui fonctionne bien est le gage d'une bonne santé, en partie parce que c'est le cerveau qui génère et propage des impulsions électriques vers le reste du corps (Dr Braverman, l'auteur d'Un cerveau à 100%).

Tension électrique, vitesse de propagation, rythme et synchronisation sont les quatre paramètres qui permettent de déterminer la relation entre le fonctionnement cérébral et la production et la propagation d’impulsions électriques vers le reste de l’organisme.

La tension électrique mesure l’intensité avec laquelle le cerveau répond à un stimulus qui, à son tour, influe sur la capacité du cerveau à traiter cette information (aussi bien cognitive que physique) et détermine le métabolisme et les divers états de conscience, de pleinement éveillé à profondément endormi. Sans tension adéquate, vous fonctionnez au ralenti.

Avec la vitesse de propagation, le courant électrique se propage de l’encéphale vers le reste de l’organisme à raison de 60 impulsions par seconde. Penser se produit à la vitesse de deux ou trois impulsions par seconde. Tout dépend de la rapidité avec laquelle ces signaux électriques sont traités. C’est ce paramètre qui détermine l’âge biologique du cerveau, parfois très différent de l’âge chronologique. Quand l’activité cérébrale s’accélère, on constate une amélioration de la mémoire, de la capacité à concentrer son attention, du quotient intellectuel voire du comportement. À l’inverse, si elle ralentit, on devient étourdi et on perçoit une baisse de son acuité intellectuelle.

Le rythme : un cerveau équilibré crée et reçoit de l’électricité selon un flux régulier, sans à-coup. À l’opposé, si l’électricité se propage brutalement, par saccades, on parle d’arythmie. C’est le signe d’un début de dysfonctionnement cérébral. Le rythme détermine la manière dont vous gérez le stress dans votre vie quotidienne. Si ce rythme s’emballe, vous vous éloignez du point d’équilibre et devenez anxieux, nerveux ou irritable.

La synchronisation : les signaux électriques du cerveau peuvent être représentés sous la forme d’ondes cérébrales. Il en existe cinq types, chacun correspondant à un niveau de conscience physique et psychique. Les ondes bêta (premier type) se propagent à la vitesse de 12 à 16 cycles par seconde. Quand votre cerveau émet ces ondes bêta, votre esprit est vif et alerte. Les ondes alpha (deuxième type) voyagent à la vitesse de 8 à 12 cycles par seconde. Lorsque votre cerveau envoie ces ondes alpha, vous vous sentez créatif. Les ondes thêta (troisième type) circulent à la vitesse de 4 à 8 cycles par seconde. Sous l’effet de ces ondes thêta, vous devenez somnolent. Les ondes delta (dernier type) se déplacent à raison de 1 à 4 cycles par seconde. Quand votre cerveau transmet une majorité d’ondes delta, vous êtes en train de dormir, plus ou moins profondément. Dans tous les cas, aucune onde cérébrale n’apparaît jamais seule. La synchronisation survient lorsque ces quatre ondes sont bien équilibrées tout au long de la journée. La nuit, le cerveau répare lui-même les traumatismes du jour en synchronisant l’émission de ces ondes. En cas de perte de cette synchronisation, vous risquez une amplification des déséquilibres électriques. Avec pour conséquences : un sommeil non réparateur, un manque de concentration et la perte de contrôle de vos émotions.

Tout part du neurone

Le courant électrique permet au cerveau de coordonner les mouvements, de contrôler la respiration et d’indiquer la faim, la douleur, la joie ou la tristesse... à la condition de pouvoir circuler. L’activité cérébrale débute par un stimulus : une pensée ou une information provenant d’un des cinq sens. Lorsque ce stimulus arrive à l’encéphale, ce dernier envoie des messages vers le reste du corps. Tous ces signaux captés ou émis par le cerveau se propagent dans la moelle épinière.

Ensemble, encéphale et moelle épinière constituent le système nerveux central.
Les plus petits composants du système nerveux central sont des cellules spécialisées appelées neurones. Notre cerveau en compte une centaine de milliards à la naissance et continue d’en produire tout au long de notre vie.

Chaque neurone est constitué de trois entités : un noyau qui renferme le matériel génétique de la cellule ; plusieurs dendrites (des ramifications qui reçoivent les messages) ; un axone qui est un long prolongement transportant l’influx nerveux sous la forme d’un signal électrique vers l’extérieur de la cellule.

Chacune des entités remplit un rôle spécifique, mais c’est toujours le courant électrique qui est le vecteur des informations transmises.

Des milliers de dendrites relient les neurones entre eux, constituant ainsi le réseau électrique du corps. Bien que les neurones soient très proches les uns des autres, ils ne se touchent pas. L’espace infime qui les sépare est appelé fente synaptique. Quant au point de jonction entre deux neurones, c’est ce que l’on appelle justement une synapse. Chacun de nous possède plus de 100 milliards de synapses. L’axone d’un neurone renferme des médiateurs chimiques, ou neurotransmetteurs, qui franchissent ces synapses pour atteindre l’une des dendrites d’un autre neurone. C’est ce mouvement, ou flux, qui permet au courant électrique de se propager en permanence de neurone en neurone.

Le flux électrique est donc généré par les neurotransmetteurs qui se fixent à toutes sortes de récepteurs spécifiques. Ceux-ci sont comparables à des serrures : chacun ne s’adapte qu’à une seule clé. La communication est établie dès que les médiateurs chimiques se sont fixés à leurs récepteurs (lorsque la clé est dans la serrure). Ces médiateurs assurent donc l’acheminement des signaux électriques qui permettent l’envoi d’énergie et d’informations au reste du corps.

Les ondes cérébrales, témoins de l’activité et de l’état mental

Le cerveau peut donc être perçu comme une sorte de générateur parcouru en permanence par une tension électrique. Ce courant peut être observé grâce à un ElectroEncéphaloGramme, ou EEG, qui mesure en cycle d’ondes par secondes et en Hertz les différentes fréquences de l’activité cérébrale. Au moyen d’électrodes disposées à la surface du crâne, il est ainsi possible de mesurer le signal électrique moyen résultant de l’activité d’une population de neurones. Selon l’activité ou l’état mental dans lequel je me trouve, le cerveau produit donc un type, ou combinaison, d’ondes cérébrales que l’on peut classifier de manière générale :

Ondes

Description de l’état de conscience

 

Gamma, ondes d’émergence de concept (>30Hz)

Elles traduisent principalement une activité mentale intense de haut niveau.

 

Bêta, ondes de l’activité de veille quotidienne (13-30Hz)

Elles sont en général produites en états d’éveil actif.

 

Alpha, ondes de relaxation légère (8-12Hz)

Lorsque notre état d’éveil diminue, notre attention se relâche, ou lorsque nous fermons les yeux (pour réduire le niveau de stimulation visuelle que nous recevons), l’activité cérébrale ralentit : le cerveau génère des ondes de plus basses fréquences, les ondes alpha. Ces ondes ont été observées après des exercices de relaxation ou de méditation. Éveillé, mais bien relaxé.

État d’hypnose léger

Thêta, ondes de relaxation profonde (4-8Hz)

Ondes cérébrales produites principalement dans un état de sommeil lent ou de profonde relaxation. Sommeil léger ou état de concentration profond, extrême relaxation.

État d’hypnose profond

Delta, ondes de sommeil (0,1-4Hz)

Généralement liées aux états inconscients et de sommeil profond.

Sommeil, inutilisable en hypnose

 

Pour entraîner son cerveau à la relaxation, il semble ainsi naturel de chercher à modifier consciemment les fréquences émises par le cerveau, notamment en stimulant la production d’ondes alpha, ondes associées aux sensations de relaxation.

La neuroplasticité : capacité de notre cerveau à se moduler tout au long de la vie

Le cerveau a cette incroyable capacité à s’adapter en permanence à l’environnement en créant de nouvelles connexions entre les neurones lors d’un nouvel apprentissage ou d’une nouvelle expérience.

Imaginons le cerveau comme une forêt : si l’on marche plusieurs fois sur un même chemin, un sentier apparaît. De la même manière, à chaque nouvel apprentissage, de nouvelles connections neuronales se mettent en place. Plus l’apprentissage est répété, plus la connexion entre les neurones se renforce, plus l’information circule vite, et donc plus l’apprentissage est automatisé et acquis. Les neurones activés ensemble se connectent en conséquence d’un nouvel apprentissage, et les actions répétées renforcent leur connexion. Rappelez-vous votre première sortie à vélo. Cette expérience vous demandait alors beaucoup de concentration : tenir en équilibre, choisir une direction, freiner … les informations nouvelles étaient nombreuses. Aujourd’hui, vous ne réfléchissez pas une seconde une fois sur la selle : le circuit d’information fonctionne à la vitesse de la lumière !

Inversement, un réseau neuronal correspondant à une action ou un mécanisme peu utilisé disparaîtra s’il n’est pas réactivé : c’est pourquoi il est difficile de parler une langue apprise quelques années auparavant si elle n’est pas pratiquée régulièrement. De la même façon, faire ses gammes quotidiennement au violon est indispensable pour ne pas perdre la dextérité des gestes !

Le cerveau est capable d’apprendre, et donc de se transformer à tout âge : s’il est stimulé, il se modulera en fonction de l’environnement et des expériences vécues.

S’entraîner à la relaxation…

Pour s’entraîner au lâcher prise, il s’agirait donc d’apprendre à ralentir le rythme des ondes du cerveau : lorsque l’on pratique la relaxation, on diminue la production des ondes bêta et gamma, ondes produites en états de veille ordinaire, et l’on stimule la production des ondes alphas, associées aux états de relaxation.

Pour ce faire, il existe de nombreuses techniques de relaxation qui s’articulent généralement autour de la prise de conscience corporelle, d’un travail sur la respiration et de l’attention portée sur quelque chose d’apaisant. Le yoga, la méditation, l’hypnose, la sont des exemples connus de pratiques relaxantes. Les exercices de visualisation positives ou le relâchement musculaire progressif en sont d’autres toutes aussi efficaces. Quelle que soit la pratique choisie, sa conséquence psychique est identique : l’état de relaxation se traduit par une augmentation de la production d’ondes alpha, associées à la sensation de relaxation qui envahit alors le corps et le mental.

Et comme pour toute pratique, la régularité est clef ! Un exercice de relaxation vous détendra sur le moment. Une pratique régulière contribuera à créer puis renforcer l’apprentissage de la relaxation par le cerveau. Plus on pratique la relaxation, plus on apprend au cerveau à se relaxer, plus l’exercice est facile et bénéfique !

Sylvie Savard, pédagogue
Hypnothérapeute - Maitre-p
raticienne PNL (Approche Bonhâme) - Technicienne en Hypnose Humaniste. 


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